Le projet de loi de finances 2026 a été présenté ce mardi en Conseil des ministres. Il contient plusieurs évolutions positives sur le transport. Ainsi, le durcissement et l’abaissement du seuil du malus CO2 (98gCO2/km en 2028, après 103g en 2027 et 108g en 2026) est un signal important envoyé au marché pour qu’il se tourne vers des véhicules moins émissifs ou 100% électriques.
De même, l’alignement de la fiscalité des biocarburants (B100, E85) sur le régime classique est une bonne nouvelle, au vu de l’absence de bénéfice climatique de ces carburants. Ce changement fiscal ne devrait pas entraîner de hausse des prix à la pompe : les fournisseurs de biocarburants bénéficient d’ores et déjà des crédits de la TIRUERT.
En revanche, T&E regrette que le gouvernement ne soit pas allé plus loin sur certaines mesures qui auraient renforcé la transition climatique et la justice sociale. Il reviendra aux députés et aux sénateurs de s'en saisir. C'est le cas de l’absence d’augmentation de la taxe sur les billets d’avion (TSBA), alors même que le niveau de taxation de la classe économique reste largement inférieur à celui des principaux marchés européens voisins (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas). La France se prive en outre de milliards d’euros de recettes en raison des exemptions du secteur. T&E note également que la contribution exceptionnelle sur les profits des armateurs n’a pas été reconduite, alors qu’elle pourrait générer plusieurs centaines de millions d’euros de recette. De même, il est décevant de constater qu’aucune mesure n’est prévue sur les loisirs fortement émissifs comme les croisières et les yachts (voir l’analyse de T&E sur ce sujet).
Enfin, pour décarboner le fret routier, il est urgent d’impliquer les grandes entreprises, qui sont à l’origine des flux de marchandises. Malgré les propositions émises en ce sens dans le cadre de la Conférence de financement, qui s’est achevée en juillet dernier, la loi de finances ne propose rien et néglige le nécessaire soutien à la demande. T&E appelle à la mise en place d’une contribution climat pour les chargeurs, afin de donner un signal clair en faveur de l’électrification.
Diane Strauss, directrice de T&E France : « Ce PLF renforce le signal en faveur de la décarbonation des transports, notamment pour le transport routier. Dans le même temps, la copie gouvernementale peut encore être largement améliorée, surtout en ce qui concerne l’aérien et le maritime. Les taxes sur les transports les plus émissifs doivent en partie financer les alternatives à la voiture thermique pour les ménages qui en dépendent. Il revient maintenant aux parlementaires de combler ces manques lors de l’examen du texte afin de remettre la France sur la bonne trajectoire de baisses des émissions ».
Les arguments de la Fnam pour éviter une hausse de la taxe sur les billets d’avion (TSBA), reposent sur une interprétation partiale des données.
D’après l’analyse, les pays qui ne prennent pas en compte les effets dits « non-CO2 » de l’aviation ne respectent pas leurs engagements climatiques in...
Alors que le Salon du Bourget démarre ce lundi, une nouvelle étude de T&E montre que si l’Europe, et notamment la France, peuvent être pionnières dans...