Communiqué de presse

Train: En France, deux voyageurs longue distance sur trois ont déjà renoncé à acheter un billet pour un long trajet en raison d’une réservation trop complexe

22 octobre 2025

Un nouveau sondage montre que l’UE devrait rendre la réservation des trains plus facile dans sa future loi ferroviaire, par exemple en obligeant toutes les compagnies à permettre la vente de leurs billets sur des plateformes tierces.

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Les difficultés liées à la réservation de billets de train dissuadent de nombreux voyageurs. Deux tiers des Français (66 %) et 61 % des personnes interrogés dans l’ensemble des pays sondés pratiquant les voyages longue distance en train [1] ont évité, au moins une fois, d’acheter un billet en raison de difficultés liées à la réservation, selon un nouveau sondage YouGov réalisé pour T&E dans sept pays [2]. Pour les pays européens ayant participé au sondage, 43 % des utilisateurs du train longue distance utiliseraient davantage ce mode de transport si la réservation en ligne était plus facile (46% en France).


Acheter des billets de train relève souvent du parcours du combattant, car de nombreux opérateurs empêchent les plateformes externes de vendre leurs billets et n’affichent pas les offres des concurrents sur leurs sites, explique T&E.

Concernant les changements que les voyageurs souhaiteraient voir mis en place, plusieurs options se dégagent : 46 % de l’ensemble des adultes des pays sondés (dont 38 % des Français) souhaitent pouvoir réserver tous leurs trajets ferroviaires sur une seule plateforme, tandis que 42 % des répondants des septs pays européens inclus dans l’étude estiment que les plateformes de réservation des opérateurs devraient afficher tous les trains disponibles pour un itinéraire donné.

Seuls 10 % de l’ensemble des personnes interrogées dans les septs pays européens pensent que le système actuel, dans lequel les compagnies ferroviaires décident où leurs billets sont vendus, est préférable. Ces résultats soulignent l'urgence d'un changement. T&E demande donc non seulement le partage obligatoire des billets, mais aussi que les opérateurs affichent les trajets de leurs concurrents, car les sites web et les applications de réservation des opérateurs historiques dominent le marché.

Victor Thévenet, responsable du ferroviaire à T&E, explique : « Pour les voyageurs longue distance, les procédures de réservation sont souvent trop compliquées. Il faut que cela change si on veut que le train devienne une vraie alternative pour les voyages transfrontaliers. L'UE devrait faire en sorte que les voyageurs puissent réserver en quelques clics pour que le train ne soit pas moins pratique que les autres moyens de transport. Le projet de loi “billetterie unique” de l'UE, prévu pour début 2026, est une excellente occasion d'y arriver. »

Le sondage montre également que les jeunes souhaitent davantage que le train devienne une meilleure option pour les voyages transfrontaliers. Parmi les répondants des sept pays européens, 69% des 18-24 ans effectuant des trajets longue distance ont renoncé à acheter un billet en raison de difficultés de réservation (contre 61 % de l'ensemble des voyageurs longue distance), et 41 % des 18-24 ans aimeraient utiliser davantage le train si la réservation en ligne était plus facile (contre 35 % de l'ensemble des répondants). Toujours concernant l’ensemble des septs pays sondés, une plus grande proportion de personnes âgées de 18 à 24 ans estime également qu'il est important que l'empreinte carbone des trajets soit indiqué pour toutes les options de voyage lors de la réservation (60 % contre 46 % de l’ensemble des participants au sondage).

Fin septembre, la coalition « Youth on Track » [3] a été lancée à Bruxelles afin de promouvoir un processus de réservation harmonieux et des billets de train plus abordables. Fondée par des organisations de jeunesse, de consommateurs et environnementales, elle appelle à une simplification de la réservation des trajets transfrontaliers entre les différents opérateurs.

La coalition réclame également un renforcement des droits des voyageurs ferroviaires : lorsqu'une correspondance est manquée en raison du retard d’un train, les voyageurs devraient automatiquement être autorisés à monter dans le prochain train disponible, quelle que soit la compagnie, sans frais supplémentaires. Cette mesure est soutenue par 50 % des personnes des sept pays européens interrogés dans le cadre du sondage.

« Les passagers qui ratent un train se retrouvent parfois bloqués ou forcés de payer un nouveau billet. Cela constitue un véritable obstacle à une utilisation accrue du transport ferroviaire. La prochaine révision par l'UE des droits des passagers ferroviaires doit permettre de concrétiser la garantie « montez dans le prochain train ». Avec l'arrivée de la concurrence sur de nombreux marchés européens, cela devient également un enjeu crucial pour les liaisons nationales » conclut Victor Thévenet.


Notes

[1] Les voyageurs longue distance sont ceux qui prennent le train pour parcourir une distance minimale de 300 kilomètres au moins une fois par an.

[2] Sauf indication contraire, tous les chiffres proviennent de YouGov Plc. L'échantillon total comprend 10 514 adultes interrogés au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Pologne et en Roumanie. Le travail de terrain a été réalisé entre le 4 et le 16 septembre 2025. L'enquête a été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés de manière égale pour chaque pays afin d'obtenir une valeur « moyenne ».

Concernant l'échantillonnage Français, 1 047 adultes ont été interrogés entre le 11 et le 15 Septembre 2025. L'enquête à été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés de manière égale afin d'obtenir des valeurs représentatives de tous les adultes Français (âgés de 18 ans et plus).

[3] Les membres de la coalition sont les suivants : Erasmus by Train, EU&U, EYCA, BEUC, Jeunes fédéralistes européens, Generation Climate Europe, World Scouting, Europe on Rail, Fédération européenne des passagers et T&E.


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