Palm oil diesel factories in Europe
  • En France, les camions électriques peuvent devenir moins chers que les diesel dès 2024

    La France peut faire en sorte que les camions électriques soient moins chers à l'achat et à l'utilisation que les camions diesel dès 2024 en réduisant les taxes sur l'électricité, en supprimant le remboursement partiel de la taxe sur le diesel et en donnant aux transporteurs une aide à l'achat, montre une nouvelle étude de l'ONG Transport & Environnement. D’après T&E, ces mesures permettraient d’augmenter considérablement les ventes de camions zéro-émission d'ici 2030, seule façon pour la France de décarboner totalement son fret routier d'ici 2050, tel que l’exige la Loi sur l’Orientation des Mobilités.

    Le report modal vers le rail et les voies navigables, ainsi qu’une consommation plus faible des véhicules et une meilleure optimisation du transport permettraient au fret routier français d’émettre jusqu’à 18 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins d’ici 2050 (par rapport à 2018). Près de 30 % des nouveaux camions devront être zéro-émission en 2030 pour complètement décarboner le fret routier d’ici 2050.

    Les camions électriques devront être privilégiés par rapport aux camions utilisant des électrocarburants, en raison de leur coût total d’achat et d’usage moins élevé, et des avantages de l’électrification directe en termes d’efficacité.

    Pauline Fournols, Chargée de la politique de fret propre chez Transport & Environment, déclare : “Qu’on le veuille ou non les camions ne vont pas disparaître de sitôt. Ils doivent donc faire partie intégrante de la stratégie de décarbonation pour faire face à l’urgence climatique. La manière la plus efficace et la plus rentable de le faire est d’électrifier les camions avec de l’électricité renouvelable. Cette technologie est déjà disponible, nous devons l’utiliser“.

    Pour y parvenir, les camions électriques doivent devenir plus compétitifs pour les transporteurs que les camions diesel. Pour cela, le gouvernement français doit mettre en oeuvre trois mesures :

    • Réduire la taxe sur l’électricité utilisée par les camions électriques, comme c’est déjà le cas pour les trains, les métros, les trams et les bus électriques.

    • Mettre en place des mécanismes d’aide à l’achat pour les transporteurs afin qu’ils achètent des camions zéro-émission, comme c’est déjà le cas en Allemagne et en Californie.

    • Supprimer progressivement le remboursement partiel de la taxe sur le diesel pour les entreprises de transport et utiliser une partie des recettes générées pour réduire les taxes sur le travail et créer un fonds pour l’incitation à l’achat de camions zéro-émission. L’impact d’une telle suppression progressive sur les transporteurs sera limité car elle n’augmentera que légèrement le coût du produit final qui pourra être répercuté sur les consommateurs sans hausse notable des prix.

    Ces mesures doivent être mises en œuvre dès que possible dans le cadre d’une stratégie nationale de décarbonation du fret, afin que les camions électriques à batterie puissent être moins chers à l’achat et à l’utilisation d’ici 2024.

    Pauline Fournols ajoute : “Contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne, la France est à la traîne en ce qui concerne le développement d’une stratégie de camions zéro-émission. La France doit commencer dès maintenant à investir sérieusement dans les camions électriques et à éliminer progressivement les camions diesel pour atteindre son objectif de décarbonation complète du transport routier d’ici 2050. L’heure tourne. Il n’y a plus de temps à perdre“.

    En 2019, il y avait environ 550 000 camions sur les routes françaises, représentant 16 % des émissions de gaz à effet de serre émis par le secteur des transports en France.